dimanche 21 août 2016
dimanche 3 avril 2016
Les Capétiens - Philippe Auguste
Les Capétiens
1.
Philippe II (dit Philippe Auguste)
1.1)
Sa jeunesse
Faisons un retour en arrière pour mieux connaître ce
roi, et mieux comprendre ce qui l’amené à dans sa guerre contre le Plantagenêt.
Né un samedi 21 août 1165 au château de Gonesse situé
à côté de Paris, il permit à Louis VII,
un héritier capable de lui succéder. Cette naissance mettait à un problème dynastique
de plus de 40 ans. Le moine Rigord, premier biographe de Philippe Auguste avait
surnommé le jeune prince « Dieudonné », tant il fut attendu. Le jeune
prince fut éduqué comme un futur chevalier, et ainsi préparé à guider ses
futurs hommes au combat. Il apprit à lire et à écrire le français,
(apprentissage qui à la fin du XIIème siècle était réservé un petit nombre). Il
ignorait le latin, langue qui était utilisé pour rédiger les actes officiels du
royaume. Il développa très tôt un caractère autoritaire et impétueux, qu’il
conserva tout au long de son règne. En voici deux faits que l’histoire nous a
transmis :
Lors de la
rencontre entre son père Louis VII et Henri
II, roi d’Angleterre, duc de Normandie et vassal du roi de France, alors
âgée de 4 ans, il conseilla Henri II « d’aimer son père, la France, et
lui-même, s’il voulait obtenir la grâce de Dieu et la faveur des hommes »
- Thomas Becket archevêque de Canterbury.
En 1174, Philippe
accompagnant son père lors de la visite au château de Gisors à Henri II, de ses
9 ans il déclara à propos du château « qu’il
voulut que ce château fût encore plus fort, fait d’argent, d’or et de diamant…
plus les matériaux seront précieux, plus je serais heureux de le posséder quand
il sera tombé entre mes mains. »
Ce n’est que 20 ans plus qu’il tomberait entre ses
mains. Il fut surnommé le « valet (petit vassal) mal peigné » par
l’entourage du roi Louis VII. De son futur royaume, jusqu’à son accession au
trône de France, il ne connut que l’Ile-de-France et les marches de Normandie.
Il était entouré par de puissants vassaux : la maison de Blois-Champagne,
la maison de Flandre et le plus puissant et le plus étendu l’Empire Plantagenêt.
1.2)
Son apprentissage (1179-1185)
C’est à la Toussaint 1179, que Philippe Auguste fut
sacré roi des francs en la cathédrale de Reims. Le Roi Louis VII étant déjà
malade ne put assister à son couronnement, ainsi que sa mère la reine Adèle de
Champagne, au chevet du roi. C’est donc l’archevêque de Reims Guillaume aux
Blanches-Mains, son oncle, le frère d’Adèle de Champagne, qui dirigea la
cérémonie.
Bruno Galland dans son livre « Le bâtisseur du
royaume » - Ed Belin nous relate son sacre ainsi. Je cite : « la maison de Champagne brillait par son
absence – la reine Adèle auprès de son mari, le comte Henri le Libéral se
trouvant en Terre Sainte, mais ses frères Thibaut de Blois, le sénéchal, et
Etienne de Sancerre ne s’étaient pas déplacés. Les Plantagenêts étaient
présents en la personne d’Henri le jeune, fils aîné d’Henri II, accompagné par
ses frères Richard, comte du Poitou, et
Geoffroy,
comte de Bretagne. – Henri le jeune apporta de somptueux présents, puis tint la
couronne de Philippe pendant la procession et découpa les viandes pendant le
banquet. Philippe d’Alsace, comte de Flandre joua un rôle encore plus
important. Il porta solennellement l’épée pendant la procession et servit de
porte-mets pendant le banquet. »
En se plaçant sous la protection du comte de Flandre,
Philippe Auguste marqua sa volonté d’écarter la maison de Champagne de son
entourage. Selon Giraud de Barri, sous l’influence de Philippe d’Alsace, il
enleva à son père la possibilité de sceller les actes officiels. En effet le
roi Louis VII en raison de la paralysie et affaibli intellectuellement ne
pouvait plus exercer son autorité royale. Philippe voulait le protéger pour qu’il
ne puisse être manipulé par la reine Adèle de Champagne et ses frères. Nouvelle
provocation par son mariage avec Isabelle de Hainaut, fille du comte Baudouin V
de Hainaut le 28 avril 1180. Elle est la nièce du comte de Flandre. Ce mariage
procurait à Philippe une dot magnifique, un territoire qui serait plus la
province d’Artois. La tension grandissait entre Adèle et la maison de Champagne
d’un côté et de Philippe Auguste et Philippe d’Alsace de l’autre. Adèle de
Champagne et son frère défièrent le jeune roi et son mentor en se réfugiant en
Normandie, sur les terres d’Henri II, en sollicitant une médiation. Ainsi elle
montrait à son fils qu’elle pouvait trouver appui auprès de protecteur plus
puissant. La médiation eût lieu au château de Gisors le 28 juin 1179. Le roi de
France et le roi d’Angleterre renouvelèrent ainsi les termes de l’accord,
signés 3 ans auparavant à Nonancourt par Louis VII. Le roi Philippe accepta de
se réconcilier avec la maison maternelle. Adèle obtint de récupérer son douaire
à la mort imminente de son mari et elle reçut en attendant une pension
journalière. Henri de son côté régler un différend mineur avec le comte de
Flandre.
La supposé réconciliation entre Philippe et sa parenté
avait éveillé la méfiance et le ressentiment du comte d’Alsace. Une véritable
coalition vu le jour contre le jeune roi de France entre le comte de Flandre,
le comte de Hainaut et la maison de Champagne à la suite d’un double mariage
entre la maison de Champagne et celle de Hainaut. Ainsi le comte de Flandre
allait réunir tous les seigneurs possessionnés au nord, à l’est et au sud du
domaine royal. Cela allait irrémédiablement déboucher sur une série d’escarmouches
entre la coalition et le roi des Francs.
Philippe
Auguste en sorti vainqueur., puisque le 11 avril 1182, les seigneurs révoltés se
soumirent à lui. C’est finalement en juillet 1185, que Philippe d’Alsace dut
renoncer définitivement le Vermandois d’une part au roi de France et d’autre
part à sa belle-sœur. L’Artois quant à elle, après la disparition du comte de
Flandre passerait sous l’autorité royale.
En ses six premières années de règne deux des trois
grandes féodales étaient passées dans son giron. Le jeune roi allait maintenant
diriger sa conquête vers les terres de son plus puissant vassal : le Plantagenêt.
1.3)
Son offensive contre le Plantagenêt
Philippe allait désormais profiter de la crise de « l’empire »
Plantagenêt pour essayer d’agrandir le domaine royal (voir Les comtes d’Anjou – 2. Les Plantagenêt – 2.2 Ses
dernières années). Avec la mort d’Henri II, Philippe se retrouvait dans un roi
d’Angleterre jeune violant et déloyal comme lui, bourré d’ambition et non
devant un vieux roi malade.
C’était maintenant l’urgence pour le départ pour la
Terre Sainte. Il laissait son royaume, un héritier Louis âgée de trois ans,
mais pas en bonne santé. La croisade fut pour Philippe une épreuve, ayant
attrapé tous les deux la suette au siège de d’Acre. Elle laisserait à Philippe un
état d’anxiété. Il trouva ce prétexte pour rentrer au plus vite en France pour
reprendre sa conquête. Ainsi il profiterait de l’absence de Richard pour mettre
la zizanie dans ces territoires et séduire Jean qui avait usurpé le trône d’Angleterre
en l’absence de Richard. D’ailleurs Richard fut retenu prisonnier un long
moment lors de son retour par un vassal de l’empereur le duc Léopold d’Autriche.
Philippe fit tout pour faire retenir le plus longtemps possible Richard prisonnier.
Il fit venir Jean à Paris pour qu’il lui rendre hommage pour la Normandie et l’Anjou.
Dès le printemps suivant il envahi la Normandie. Il s’empara de plusieurs forteresses
du Vexin dont Gisors.
Mauvaise nouvelle pour Philippe, à l’annonce de la
libération de Richard à la fin de l’année 1193, il se rapprocha de Jean sans
Terre. Jean accepta un traité secret : de céder la partie orientale de la
Normandie, Verneuil et Evreux. Richard libérer grâce à sa mère Aliénor,
débarqua en Normandie le 12 mai 1194. Les deux rois se retrouvaient face à
face. Après plusieurs combats, Richard sollicita la paix. Rigord nous relate
ainsi :
« Après
avoir déposé les armes, Richard et les siens se rendirent chez le roi des
Francs, il rendit hommage pour le duché de Normandie et pour les comtés de
Poitou et d’Anjou. »
Le
nouveau roi d’Angleterre reconnaissait le roi de France comme son suzerain. Le
traité de paix signé à Gaillon entre Vernon et les Andelys, en janvier 1196
était un compromis puisque Philippe conservait ses conquêtes sur la frontière
orientale de la Normandie, Vernon et Gisors et sa suzeraineté en Auvergne. Il
renonçait au Berry. En juin 1196 Philippe se préparait à reprendre le combat.
En 1197, Richard fortifia la frontière de son duché de Normandie par la
construction d’une formidable forteresse « Château Gaillard » en deux
ans seulement. Il constitué un verrou en amont de Rouen. Constitué d’une
enceinte de six tours, un donjon circulaire, d’une défense avancée polygonale
qui renforcer la défense. Richard fit construire un avant-poste une autre
forteresse « Boutavant » - ce qui signifie : pousse en avant – je m’entends en avant pour
recouvrer ma terre.
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