dimanche 19 juillet 2015

Les Comtes d'Anjou - Les Plantagenêts





Les Plantagenêts

C’est Geoffroy Plantagenêt qui fonda la dynastie. Ce surnom on le doit à son goût pour la chasse dans les landes de genêt (Les Plantagenêts : Origine et destin d’un empire (XIe-XIVe) – Jean Javier – Ed Fayard) ou qu’il en avait planté, ou qu’il portait une branche de genêt sur son chapeau. Cela lui permet de se différencier des autres Geoffroy de sa lignée. Pour ses contemporains il est connu sous le nom de Geoffroy le Bel. L’empire Plantagenêt puisque on peut le dénommer comme cela s’est constitué petit à petit à partir de plusieurs principautés.

Cet empire est l’aboutissement des efforts outranciers de Foulque Nerra (Foulque III), des audaces calculées de Guillaume le Conquérant, de la sagesse de Guillaume X d’Aquitaine ou du savoir-faire d’Edouard le Confesseur. L’empire va occuper un espace politique sur deux royaume la France et l’Angleterre et voir sur un troisième celui d’Ecosse. Le Plantagenêt en France est vassal du Roi de France et après le mariage d’Aliénor d’Aquitaine en seconde noce avec Henri II Plantagenêt, le principal. C’est en 1129 que Geoffroy le Bel (Plantagenêt) fils de Foulque V (Roi de Jérusalem deux plus tard), devient comte d’Anjou à 16 ans.


A peine est-il comte que Geffroy Plantagenêt doit affronter une coalition menée par le seigneur de Sablé. Il prend un à un les châteaux de ses vassaux rebelles. Puis il consolide ensuite ses positions en construisant de nouveaux châteaux comme jadis Foulque Nerra.

                C’est avec Henri II Plantagenêt, (fils de Geoffroy V d’Anjou dit le Bel, dit Plantagenêt), (voir à repères biographiques la généalogie des Plantagenêts) couronné roi d’Angleterre en 1154, que Chinon devient place royale. Il fait édifiait une douzaine de tours sur l’enceinte existante : au Nord le plus exposé, alternant des tours semi-circulaire et à « talus angevin ». Les deux étant à base pleine.  Au Sud le moins exposé, il dote l’enceinte de petites tours contreforts, qui permettent le raidissement de la muraille et l’installation de plateformes-sommitales. Il se fait construire un complexe palatial sur à l’est (en face de la forteresse de ses ancêtres) le Castel Rousset ou de nos jours Fort Saint-Geroges du nom de la chapelle qu’y fonde. Il fait également reconstruire la chapelle Saint-Mélaine. A l’endroit le plus protégé dans l’actuel château du Milieu (Logis Royaux) et dans un souci d’ostentation, Henri II fait édifier trois grosses tours, dont la massive « tour du Trésor ».
              On pénétrait dans le palais sous une tour-porte situé sous l’actuel bâtiment d’accueil. De cette tour-porte s’ouvrait un chemin en pente qui débouchait dans l’une des cours. Le Palais se composé d’une grande aile parallèle à la Vienne situé le long du rempart. Ce long bâtiment au sud abritait la Grande salle, ornée de vitraux. Trois ailes perpendiculaires à ce bâtiment partaient en direction de l’intérieur du fort, séparée des cours intérieures. La chapelle Saint-Georges à l’extrême Est était dédiée au patron des chevaliers. Son décor était très riche et luxueux, très colorés. La nef était pourvue de nombreuses colonnes, couvertes de motifs géométriques jaune, rouge et noir. S’ajouter à cela les nervures bleus des voûtes, soulignés de rouges et de jaunes. Une véritable profusion de couleurs. Elle possédait de nombreuses statues de rois et de reines. Les murs étaient couverts de bas-reliefs représentants des personnages de scènes mythiques.


1 Tour à talus angevins : tour à base rectangulaire en pans, et des pans coupés triangulaires rachètent le passage au plan circulaire.


Flanc Nord Tour à talus angevin et tour semi-circulaire


Le Castel Rousset (Fort Saint-Georges)
Vers 1170 – XIIème siècle -Sous Henri II Plantagenêt

Façade Est - entrée du palais par la Tour-porte


Façade Est -

On aperçoit l’escalier qui monte vers le premier bâtiment débouchant sur la première cour.



Façade Sud-est Grande Aile parallèle à la Vienne, ornée de grands vitraux romans




Façade Sud

Vue sur les trois grandes tours

Dont la Tour du Trésor à droite

A l’extrême droite

tour à contrefort

Flanc Nord 


                 À la fin des années 1170, Henri II s'efforça de stabiliser le gouvernement en s'appuyant notamment sur sa famille, mais les tensions concernant sa succession ne furent jamais résolues. En 1173, une vaste coalition de seigneurs soutenue par Aliénor d’Aquitaine son épouse, et ses fils contre Henri II voit le jour. Les nobles de tous les territoires angevins, ainsi que la Bretagne, et dans le Maine se rebellèrent. Seule en Anjou : « les bonnes familles restèrent loyales au roi » - Aliénor d’Aquitaine- Ralph Turner – Ed Fayard. Dans le Poitou un chroniqueur dit :

« Exulte, Aquitaine ! Réjouis-toi, Poitou, de ce que le sceptre du ri du Nord s’éloigne de toi ! »

 - Richard le Poitevin, RHGH, 12, p.416 ; cité par Flori, Aliénor, p. 157-158. Dans la province du Limousin les seigneurs locaux se tinrent éloignés du conflit. Toute l’aristocratie d’Aquitaine ne se joignit pas à la rébellion. La révolte avorte rapidement, car Henri II général doué et confiant ne se laissa pas intimider et après quelques mois de bataille, sa victoire sur ses fils et leur allié capétien Louis VII ne faisaient aucun doute.  La plupart de ses troupes anglaises, normandes et angevines lui restèrent fidèles. Les structures administratives de son royaume demeurèrent solides et lui fournirent l’argent nécessaire. Ainsi il pouvait engager de vastes armées de mercenaires qui se déplaçaient rapidement. En 1173 quittant brièvement la Forteresse royale de Chinon, il descendit avec sa garde personnelle, ses mercenaires dans le Poitou. Quand il fut près de Poitiers, Aliénor se réfugia chez son oncle Raoul de Faye. Il s’était rendu à la cour de France pour s’assurer qu’elle puisse y trouver refuge. Sur la route de Paris vers la fin novembre elle fut rattrapée et fait prisonnière sur la route de Chartres. Aliénor est emprisonnée au château de novembre 1173 à juillet 1174, tandis que ses fils se réfugient à la cour du roi de France Louis VII. Au début de l'année 1174, les adversaires d'Henri II semblent avoir essayé de le pousser à rentrer en Angleterre, afin de profiter de son absence pour envahir la Normandie. Avec l'appui des barons rebelles du Nord de l'Angleterre, Guillaume d'Écosse attaqua ainsi le sud de l'île et des troupes écossaises progressèrent rapidement dans les Midlands. Le roi anglais ignora cette manœuvre et se concentra sur ses opposants en France ; dans le même temps, l'offensive de Guillaume fut entravée par son incapacité à prendre les forteresses stratégiques restées loyales à Henri II dont le fils illégitime, Geoffroy, mena une défense efficace. Peu après la fin des combats, Henri II organisa des négociations à Montlouis et présenta des conditions relativement clémentes correspondant à un retour au statu quo. Henri le Jeune et son père promirent de ne pas se venger sur les partisans de l'autre ; il accepta le transfert des châteaux à Jean mais en échange de deux forteresses normandes et de 15 000 livres angevines. De leur côté, Richard et Geoffroy obtinrent la moitié des revenus tirés respectivement de l'Aquitaine et de la Bretagne. Aliénor fut quant à elle placée en résidence surveillée jusque dans les années 1180. Les barons rebelles furent brièvement emprisonnés et durent parfois payer une amende mais ils récupérèrent leurs titres et leurs propriétés.
 
 
                  2.1)         Ses dernières années
 
En 1182, Henri II avait 50 ans, âge respectable pour l’époque. De santé fragile, souffrant d’une fistule, il avait du mal à se déplacer. Parlons de ses fils, ils avaient mûri depuis leur révolte et leur ambition grandissait. Henri le Jeune été âgé de 27 ans, Richard 25 ans, et Geoffroy 24 ans. Henri le jeune gardait de l’amertume envers son père, car même il était associé à son père sur le trône, il ne disposait d’aucun pouvoir. Richard lui avait reçu l’Aquitaine et Geffroy la Bretagne. Henri le Jeune est partit séjourner à la cour de France. Son père lui promit une confortable pension, pour contenter ses ambitions. Faisant mine d’accepter, celui-ci utilisa les fonds de son père pour attaquer le duc d’Aquitaine Richard. Henri lui désirait pérenniser son Empire (bonne administration, justice solide, et ressources fiscales régulières…). A la noël 1182, Henri II décida qu’en Henri le Jeune jusqu’ici son héritier, recevrait l’hommage de ses frères. Geffroy accepta, mais pas Richard. Se repliant en Aquitaine, il se prépara la guerre. Henri II envoya ses fils Geoffroy et Henri le Jeune obtenir la soumission du duc d’Aquitaine, car il craignit que Richard soit tué pendant les combats. La mort d’Henri le Jeune, emportait par une maladie, en Quercy au château de Martel le 11 juin 1183, brisa les projets d’Henri II. Maintenant ce serait Richard qui deviendrait l’héritier, et laisserait son duché d’Aquitaine à son plus jeune frère Jean (dit sans terre). Henri le Jeune était le mari de Marguerite de France, fille du roi Louis VII, qui lui avait apporter le Vexin normand et Gisors en dot de mariage. Philippe Auguste exigea la restitution de la dot.
 
Philippe Auguste se servit des rivalités qui existait entre Henri II et ses fils pour engager les hostilités. Geoffroy se trouvait à la cour de France en février 1186, où on pense qu’il fomentait un complot avec Philippe contre son père et son frère Richard. Il se préparait à envahir la Normandie et à récupérer l’Anjou. Cela avorta par sa mort lors d’un tournoi à Paris. Après le deuil de Geffroy, Philippe était bien décider à continuer les hostilités. Naquit un fils posthume à Geffroy, Arthur, nouvel hériter du duché de Bretagne, et seul petit fils d’Henri II.
 
Peu à peu Richard et Philippe se rapprochèrent. Ils allèrent partir ensemble quelques temps plus pour la troisième croisade. En 1188, son empire divisé, il tint à Anger, une cour solennelle à Noël, il se rendit compte qu’une grande partie de ses barons l’avaient abandonné. La Bretagne entra en révolte ouverte. Philippe et Richard s’emparèrent de ses châteaux en juin 1189. Henri II se réfugia dans sa ville natale au Mans, puis à Chinon. Ses adversaires s’emparèrent de tout le pays, jusqu’à Tours. Il fut pris de fièvre, incapable d’aller plus loin. Le 4 juillet 1189, il dut aller affronter ses vainqueurs. Affaibli il accepta toutes les conditions : l’hommage au roi de France, une forte contribution, la cession d’une partie du territoire du Berry, la restitution d’Alix de France, et l’abandon de la suzeraineté du comté d’Auvergne. Il demanda juste la liste de ceux qui l’avait trahi.
 
                 En apprenant que son plus jeune fils Jean était le premier nom sur la liste, il développa une forte fièvre qui le fit délirer et entra en agonie. Il se fit transporter dans la chapelle du château de Chinon, il ne recouvra ses esprits que le temps de se confesser et il mourut le 6 juillet 1189 à l'âge de 56 ans. Il avait souhaité être inhumé dans l'abbaye de Grandmont dans le Limousin mais le temps chaud rendit impossible le transport de sa dépouille qui fut enterrée dans l'abbaye de Fontevraud non loin de Chinon. Son fils ainé Henri le jeune étant mort de la dysenterie en 1183, et Geoffroy mort à Paris dans un tournoi, c’est donc Richard qui monte sur le trône de ce vaste empire. Après l’enterrement de son père, le nouveau roi prend le contrôle de tout le royaume et de ses richesses. Aliénor désormais âgée de 65 ans, recouvre la liberté. C’est à elle que Richard 1er dit Cœur de Lion confia le royaume en son absence, surtout lorsqu’il fut parti en croisade avec Philippe II dit Auguste le roi de France.

                A Chinon Richard 1er, fit peu de travaux, il améliora les fortifications de son père et éleva la Tour du Moulin. (1189-1199). Il investira surtout dans deux gros chantiers : Château-Gaillard et la Tour de Londres.

Au printemps 1190, c’est le grand conseil à Nonancourt en Normandie. Il convoque, sa mère, son frère Jean, son frère illégitime Geoffroy Plantagenêt et plusieurs évêques. Le but de ce conseil était d’organiser son royaume, pendant qu’il serait en Terre Sainte. Lors de ce conseil Richard tenait à assurer la subsistance à son frère. Jean reçu 6 comté anglais, le comté de Mortain en Normandie et confirma son titre de seigneur d’Irlande. Par cet acte, il montrait qu’il souhaitait que Jean lui succède en cas de décès en terre sainte. Jean prêta serment en l’absence du roi de ne pas pénétrer en Angleterre. C’est le 24 juin 1190 au château de Chinon, qu’à Aliénor fit ses adieux à Richard le roi avant qu’il parte retrouver le roi de France à Vézelay pour la 3ème croisade. La reine Aliénor prépara le mariage de son fils avec Bérangère de Navarre. Elle prit la route de l’Espagne pour accompagner Bérangère jusqu’en Sicile. L’union eu lieu finalement le 12 mai 1191 sur l’Ile de Chypre.


L’Angleterre rencontra des difficultés pendant l’absence de Richard, notamment après le retour de du roi de France à l’été 1191. Contrarié de ne pas avoir été nommé régent, Jean envisagé de trahir son frère. Lors de l’incarcération de Richard en Allemagne à son retour de croisade, Jean se précipita à la cour de France pour prêter hommage à Philippe II. Richard fut libérer en échange une forte rançon, il retourna en France avec sa mère au printemps 1194.

Aliénor fit tout pour réconcilier les deux frères. Richard fut mortellement blessé durant le siège de Chalus 6 à la fin du mois de mars 1199. Il décéda 10 jour après. Sa mort précipitée provoqua l’accession au trône du prince Jean 1er le 25 mai 1199, puisque Richard ne laissa pas d’héritier.



II/ Jean Sans Terre


J

ean 1er dit sans Terre régna encore moins longtemps sur le continent que son frère Richard. Il joua un rôle considérable à Chinon, il en fait une véritable forteresse. Il est présent chaque année jusqu’en 1202. Il renforce les deux extrémités du site. A l’Est, le Castel Rousset, le Palais d’Henri II n’étant pas conçu pour pouvoir résister à un siège. Il devient une citadelle qui protège le château principal (château du Milieu) lorsqu’on vient de par la route de Tours. Cet avant-garde est directement inspiré du Château-Gaillard. Il construit plusieurs tours. Un rempart massif protègent les côtés Est et Sud-Est. L’ancienne entrée à l’Est est supprimée, et remplacée par un dispositif complexe de tours portes. L’une débouchant vers l’accès à la ville (l’accès charretier) et l’autre sur la route à flanc de coteau vers Saint-Martin.

             Après avoir passé la porte d’entrée fortifié de l’avant-garde et traverser un pont enjambant un fossé, on se trouvait devant la porte fortifiée qui donne accès au castel rousset. A notre extrême gauche on pouvait accéder à la ville par une autre porte fortifiée. Devant en longeant la Porte d’entrée on accéder à une autre porte fortifiée qui était adossé au nouveau bâtiment construit sur l’emplacement de la grande salle d’Henri II. Delà on suivait un long couloir jusqu’à une porte donnant sur un pont dormant à une tour porte fortifiée (l’actuel tour de l’Horloge – entrée du château du milieu), elle-même doublée en arrière par une massive tour porte. L’entrée du château du milieu était protégée sur la droite par une grosse tour en fer à cheval (la Tour du Portail – effondrée au XIXème siècle).

            La massive tour porte passée, on était proprement dit dans la cour du château, devant nous on accédait à un enclos fermer par une porte donnant sur de nouveaux bâtiments de Jean sur l’emplacement des futurs logis royaux, le long des remparts sud, adossés aux tours massives construites par Henri II. Y Sont transférer les activités administratives du palais. Des fouilles attestent l’existence d’une salle sous la salle « dit de la reconnaissance », dans le prolongement des logis des grands combles. Le logis des petits combles n’existait en encore.

Ce long édifice mesurait 43,70 m de long, il n’avait pas de murs de refends, ni d’étage. En comparaison le bâtiment du fort St-Georges (Castel Rousset), mesurait quant à lui 44,50 m et disposait d’un étage.

Sur la droite le cœur du vieux château, le grand pavillon adossé à la gauche à une section du rempart antiques et trois tours. Sur sa droite le quadrilatère de Thibault 1er rehausser au XIème siècle, chemise protégeant un massif donjon, héritier de la « turris » de Thibault 1er.

 Du côté occidental, Jean érige un dispositif symétrique, il fait creuser la douve du Coudray. On accède alors au château du milieu par une grosse tour porte rectangulaire (emplacement retrouvé en 2009). Le creusement de la douve du Coudray a entrainé la destruction de l’abside (ancienne tour antique) de la chapelle Saint-Mélaine. La Tour du Moulin, contrôler la vallée, « c’était un condensé de l’architecture militaire de l’époque » - Chinon le destin d’une forteresse – Les amis du vieux chinon. Les grandes fenêtres du dernier étage permettaient une observation à 360°. Symétriquement à la tour du moulin au nord, se trouver la tour de l’Echelle (aujourd’hui très arasée).

 
Voilà telle était la forteresse royale de Chinon sous le règne de Jean 1er. Mais toutes ces fortifications ne suffiront pas face à l’avancée inexorable du capétien vorace.

Ses Fortifications :


Flanc Est vers Saint-Martin – fin XIIème siècle


Devant le dispositif de Tour porte protégeant l’entrée du Castel Rousset A gauche la Tour porte donnant sur la ville





Devant la Tour porte 


Entrée du Castel Rousset - Au fond on distingue la future tour de l'horloge

Flanc Est - Dans le Fort St-Georges, devant l'entrée
du château du Milieu


Tour Porte  Sur l’emplacement 
de l’actuel  Tour de l’Horloge

 












 



Flanc Nord –Est du Castel Rousset : Jean Sans Terre renforce la muraille de son père par de puissantes tours à contreforts, perce une entrée. Cette poterne est protégée par une tour ronde à talus angevin (à base carrée).

Jean a doté Chinon de nombreuses et massives Tour porte.



Panorama Sud, remparts dominant Chinon et la Vienne

 


Panorama intérieur - Château du milieu




Façade Sud-Ouest - Tour Porte menant vers le Fort du Coudray
 

Façade Nord - Vue des douves du Fort du Coudray
 

            Biographie des Plantagenêt

 


Henri II : (5 mars 1133 - 6 juillet 1189). Il fut comte d'Anjou et du Maine, duc de Normandie et d'Aquitaine et roi d'Angleterre.
Fils de Geoffroy V d'Anjou et de Mathilde l'Emperesse, fille du roi Henri d'Angleterre, il participa aux efforts de sa mère pour reprendre le trône d'Angleterre occupé par Étienne de Blois et fut fait duc de Normandie à l'âge de 17 ans. Il hérita de l'Anjou en 1151 et épousa peu après Aliénor d'Aquitaine dont le mariage avec le roi Louis VII de France avait récemment été annulé par le second concile de Beaugency. Étienne signa un traité de paix après l'expédition d'Henri en Angleterre en 1153 et ce dernier monta sur le trône un an plus tard.
Henri II se révéla un souverain énergique et parfois brutal qui chercha à récupérer les terres et les privilèges de son grand-père, Henri. Au début de son règne, il restaura l'administration royale dévastée par la guerre civile et rétablit l'autorité de la Couronne sur le pays de Galles et ses possessions continentales. Sa volonté d'accroître le contrôle royal de l'Église lui valut l'opposition de son ami Thomas Becket, l'archevêque de Cantorbéry, et la dispute qui dura une grande partie des années 1160 se solda par l'assassinat de l'ecclésiastique en 1170. Sur le continent, Henri II entra en conflit avec Louis VII et les deux souverains s'affrontèrent dans ce qui a été qualifié de « guerre froide » pendant plusieurs décennies. Henri II agrandit ses possessions continentales souvent aux dépens du roi de France et en 1172, il contrôlait l'Angleterre, une grande partie du pays de Galles, la moitié orientale de l'Irlande et la moitié occidentale de la France ; ces territoires ont été qualifiés d'« Empire Plantagenêt » par les historiens.
Henri II et Aliénor eurent huit enfants et cela provoqua de fortes tensions sur la succession et le partage de l'Empire, des frictions encouragées par Louis VII et son fils Philippe II. En 1173, le fils aîné d'Henri II, Henri le Jeune organisa un soulèvement pour protester contre sa mise à l'écart du gouvernement et il fut rejoint par sa mère et ses frères Richard et Geoffroy ainsi que par les comtes de Flandre et de Boulogne. Cette grande Révolte fut écrasée mais la réconciliation ne dura pas longtemps et Henri le Jeune mourut après une nouvelle révolte en 1183. L'invasion de l'Irlande permit à Henri II d'offrir des terres à son fils cadet Jean mais le roi avait du mal à satisfaire les désirs de pouvoir de tous ses fils. Philippe II parvint à convaincre Richard qu'il risquait d'être évincé de la succession au profit de Jean et il se révolta en 1189. Henri II fut vaincu et il mourut peu après au château de Chinon d'une hémorragie digestive provoquée par un ulcère.
Sa descendance qu’il eut avec Aliénor d’Aquitaine :
·         Guillaume 17 août 1153 Avril 1156 ;
·         Henri le Jeune 28 février 1155 11 juin 1183 Épouse Marguerite de France en 1172 ; aucun enfant ;
·         Richard Ier 8 septembre 1157 6 avril 1199 Épouse Bérangère de Navarre en 1191 ; aucun enfant ;
·         Mathilde août 1156 28 juin 1189 Épouse Henri XII de Bavière en 1168 ; cinq enfants
·         Geoffroy 23 septembre 1158 19 août 1186 Épouse Constance de Bretagne en 1181 ; trois enfants ;
·         Aliénor 13 octobre 1162 31 octobre 1214 Épouse Alphonse VIII de Castille ; douze enfants ;
·         Jeanne Octobre 1165 4 septembre 1199  Épouse Guillaume II de Sicile en 1177 ; un enfant - Épouse Raymond VI de Toulouse en 1196 ; deux enfants ;
·         Jean 24 décembre 1166 19 octobre 1216  Épouse Isabelle de Gloucester en 1189 ; aucun enfant - Épouse Isabelle d'Angoulême en 1200 ; cinq enfants dont le roi Henri III.

                                               Arme des Rois d'Angleterre

Henri II et Aliénor d'Aquitaine, lettrine du Lancelot-Graal,

vers 1275, Bibliothèque nationale de France.

 
Richard Ier d'Angleterre dit Cœur de Lion (8 septembre 1157 au palais de Beaumont, Oxford – 6 avril 1199, château de Châlus Chabrol) fut roi d'Angleterre, duc de Normandie, duc d'Aquitaine, comte de Poitiers, comte du Maine et comte d'Anjou de 1189 à sa mort en 1199. Il fut aussi mécène de troubadours et auteur de poèmes.


Fils d’Henri II d'Angleterre et d’Aliénor d'Aquitaine, Richard est élevé dans le duché d'Aquitaine à la cour de sa mère, ce qui lui vaut dans sa jeunesse le surnom de Poitevin. Il devient comte de Poitiers à l'âge de onze ans et duc d’Aquitaine lors de son couronnement à Limoges. Après la mort subite de son frère aîné le roi Henri le Jeune en 1183, il devient héritier de la couronne d’Angleterre, mais aussi de l’Anjou, de la Normandie et du Maine.


Pendant son règne, qui dure dix ans, il ne séjourne que quelques mois dans le royaume d’Angleterre et n'apprend jamais l'anglais. Il utilise toutes ses ressources pour partir à la troisième croisade, puis pour défendre ses territoires français contre le roi de France, Philippe Auguste, auquel il s’était pourtant auparavant allié contre son propre père. Ces territoires, pour lesquels il a prêté allégeance au roi Philippe, constituent la plus grande partie de son héritage Plantagenêt.

Armes de Richard Cœur de Lion et des Rois d'Angleterre



Richard 1er "Cœur de Lion"



Jean 1er’ dit Sans Terre (Oxford 1167 au château de Newark – Nottinghamshire 1216), fut roi d’Angleterre, seigneur d’Irlande et duc d’Aquitaine (de 1199-1216) à la mort de son frère Richard 1er d’Angleterre. Fils cadet d’Henri II et d’Aliénor d’Aquitaine. En 17 ans, il va réussir à ruiner l’œuvre de ses prédécesseurs. Après son couronnement, Jean se rendit en France et adopta une stratégie défensive le long des frontières normandes, mais les deux camps négocièrent avant la reprise des combats. La position de Jean était alors plus forte car les comtes Baudouin VI de Flandre et Renaud de Boulogne avaient renouvelé leurs alliances anti-françaises. Le puissant baron angevin Guillaume des Roches fut persuadé de changer d'alliance en faveur de Jean et la situation semblait basculer en défaveur d'Arthur et de Philippe II. Personne ne souhaitait cependant poursuivre les combats et les deux souverains se rencontrèrent en janvier 1200 pour négocier une trêve. Du point de vue de Jean, cela représentait une opportunité pour stabiliser ses possessions continentales et créer une paix durable avec la France. Par le traité du Goulet de mai 1200, Philippe II reconnaissait Jean comme l'héritier légitime de Richard Ier pour ses possessions françaises et ce dernier abandonnait sa stratégie d'endiguement de la France via des alliances avec la Flandre et Boulogne et acceptait le roi français comme son suzerain pour ses territoires continentaux. La politique de Jean lui valut le surnom de « Jean l'Épée molle » de la part de certains chroniqueurs en contraste avec celle plus agressive de Richard Ier.

 La paix durera seulement 2ans en raison de la décision de Jean d'épouser Isabelle d'Angoulême en août 1200. Elle était fiancé à son vassal Hugues IX de Lusignan, un membre influent d'une puissante famille du Poitou et frère du comte Raoul d'Eu qui possédait des terres le long de la frontière sensible entre la Normandie et la France. Si l'union était à l'avantage de Jean, elle menaçait les intérêts des Lusignan qui contrôlaient les routes commerciales et militaires en Aquitaine. Plutôt que de négocier une forme d'indemnisation, Jean traita Hugues X « avec mépris » ; cela entraîna un soulèvement des Lusignan qui fut rapidement écrasé par Jean qui intervint également contre Raoul en Normandie.

 Il doit faire face au soulèvement de la Bretagne et de l’Anjou pour avoir tué de ses propres mains son neveu et rival Arthur de Bretagne en 1203. À la fin de l'année 1203, Jean tenta de secourir Château Gaillard assiégé par Philippe II via une opération impliquant des forces terrestres et navales ; les historiens considèrent qu'il s'agissait d'une manœuvre innovante mais trop complexe pour les possibilités de l'époque. Les forces françaises repoussèrent l'assaut et Jean se tourna vers la Bretagne pour tenter de réduire la pression à l'est de la Normandie. Il ravagea le territoire mais cela n'eut pas d'effet sur le déroulement de la campagne. Les historiens sont en désaccord sur les qualités militaires démontrées par Jean durant la campagne mais les études les plus récentes tendent à les considérer comme médiocres.

La situation de Jean commença à se détériorer rapidement. Philippe II contrôlait de plus en plus de territoires dans l'est de la Normandie tandis que les défenses anglaises en Anjou avaient été affaiblies par la cession par Richard Ier de forteresses stratégiques. Le soutien des nobles locaux fut encore réduit par le déploiement de troupes de mercenaires qui se livrèrent à de nombreux pillages dans la région. Jean retraversa la Manche en décembre après avoir ordonné l'établissement d'une nouvelle ligne défensive à l'ouest de Château Gaillard. En mars 1204, la forteresse tomba donc la Normandie et la mère de Jean mourut le mois suivant. Cela ne fut pas seulement une tragédie personnelle pour Jean car cela menaçait de ruiner le fragile réseau d'alliances établies dans le sud de la France. Philippe II contourna la nouvelle ligne défensive par le sud et envahit le cœur du duché de Normandie avant de se tourner vers l'Anjou et le Poitou où il ne rencontra qu'une faible résistance. En août, Jean ne contrôlait plus en France que le duché d'Aquitaine.

Jusqu'à la fin de son règne, Jean essaya de récupérer la Normandie mais il dut affronter de nombreuses difficultés. L'Angleterre devait être protégée contre une possible invasion française, les voies maritimes vers l'Aquitaine devaient être sécurisées à la suite de la perte des routes terrestres et le contrôle de la Gascogne devait être assuré malgré la mort d'Aliénor en 1204. Jean prévoyait d'utiliser le Poitou comme base d'opérations pour soutenir une offensive le long de la Loire et menacer Paris, ce qui immobiliserait les forces françaises et permettrait à une seconde force de débarquer en Normandie. Jean espérait par ailleurs obtenir l'entrée en guerre à ses côtés des voisins orientaux de la France comme la Flandre, ravivant ainsi la stratégie d'encerclement de Richard Ier. Tout cela allait cependant nécessiter beaucoup de soldats et d'argent.

Fut humilié par la Papauté, qui lui imposa la liberté des élections épiscopales et la suzeraineté pontificale (1213), Jean ne peut venir à bout de la révolte de ses grands barons et il se trouve contraint d'accepter la Grande Chartre (1215), qui limiter ses droits. Il décède de la dysenterie (qu’il avait attrapée en septembre à Lynn) dans la nuit du 18 au 19 octobre 1216 au moment où éclate une seconde révolte féodale appuyé par la France. Son fils Henri III (âgé de seulement 9 ans) lui succéda le trône d’Angleterre Sa dépouille fut emmenée par une compagnie de mercenaires vers le sud et elle fut inhumée dans la cathédrale de Worcester face à l'autel de Wulfstan. Son corps fut exhumé en 1232 pour être placé dans un nouveau sarcophage où il repose toujours.


Enluminure de Matthieu Paris représentant
     le roi Jean dans son Historia Anglorum,
                               vers 1250


Tombe de Jean dans la cathédrale de Worcester




mardi 14 juillet 2015

Les Comtes d'Anjou - Les Ingelgeriens



Les Comtes d’Anjou




1.   Premiers comtes d’Anjou - les Ingelgeriens


Les premiers comtes d’Anjou mettent la main sur le comté de Nantes, mais ils restent vassaux du duc d’Aquitaine.
                 

L’histoire tourangelle des Comtes d’Anjou débute avec le règne de Foulque 1er d’Anjou dit le Roux. (Voir à Repères Biographiques la généalogique des comtes Ingelgeriens d’Anjou), qui succède vers 929 à son père le vicomte d’Angers Ingelger, se fait reconnaître le titre de comte. Il accomplit des exploits qui étaient à l'image de ceux de son père, et même plus grands encore, contre leurs ennemis. C’est Geoffroy 1er dit Grisegonelle qui vers la fin des années 970, annexe Loches sur l’Indre, La Haye sur la Vienne. Il envahit le Poitou, et s’accorde la région de Loudun. Il noue de précieuses alliance, qui font de lui un grand du royaume de France.
Geoffroy est mort au cours d’une campagne où il était second auprès du futur roi. La position du comte d’Anjou est alors « fortement établie auprès du Capétien » (Les Plantagenêts : Origine et destin d’un empire (XIe-XIVe) – Jean Javier – Ed Fayard).

Foulque III dit Nerra son fils le redoutable comte, (on lui notamment le donjon de Loches), n’a de cesse d’agrandir le territoire des comtes d’Anjou. Il convoite alors des terres imbriquées dans celles des comtes de Blois. Cela génère de nombreux conflits. Il devient comte d’Anjou en juillet 987, 2 semaines avant l’élection d’Hugues Capet comme roi de France. Ce comte est violent d’où son surnom. Il est détesté parce qu’il pille les monastères, tut les moines et viole les religieuses. Et pour se donner bonne conscience, s’impose des pénitences spectaculaires, multiplie des pèlerinages, et fonde des monastères. Un chroniqueur de son temps Raoul Glaber dit de lui :

« Après avoir en maint lieu fait couler au hasard des batailles des flots de sang humain, tremblant à l’idée de l’éternelle géhenne, il se rendit au sépulcre du Sauveur à Jérusalem… Il en revint plein de pétulance et, pour un temps, sa férocité fit place à une certaine douceur. »


C’est un habile homme politique, face « à un brouillon voisin Eudes de Blois », il agrandit inlassablement son territoire. D’abord en 992, soutient la ville de Nantes contre le comte de Rennes, puis occupe la ville. En 994, il se positionne à Langeais contre Eudes 1er comte de Blois. Foulque Nerra a marqué de son empreinte l’Anjou. Il a fait de la ville d’Angers sa capitale et une ville forte.
 
               C’est sous Geoffroy Martel (qui défait Thibault III, comte de Blois à la Bataille de Nouy en 1044), que la Touraine passe sous la domination des comtes d’Anjou pour plus de 150 ans.

Les places de Langeais, Tours et Chinon passe de la domination des comtes de Blois à celles des comtes d’Anjou. Geoffroy Martel était un esprit réfléchi. Il devient comte d’Anjou en 1040, et pendant 20 ans il construira « son rêve de grandeur avec patience et prudence ».




               A cette époque le château est en un seul bloc, réunissant les actuels Château du Milieu et le Fort du Coudray. Une nouvelle enceinte est construite à la fin du XIème siècle, elle remplaça les vieux murs gallo-romains et carolingiens. Le quadrilatère fortifié à l’Est (Thibault 1er) fut rehaussé et pourvu de contrefort. Véritable chemise pour une tour maîtresse, sans doute héritière de la Turris du Xème siècle. De futures fouilles permettront sans de valider son existence.  Il est peu vraisemblable que la forteresse de Chinon n’est pas disposait d’une telle tour. Philippe Auguste lors de la prise du château a dut la faire raser et remplacé par la tour de l’Echauguette. A également à la fin du XIème siècle que fut bâtit un grand bâtiment au pied du donjon, « le grand pavillon ». Il devait abriter la « grande salle » où le comte recevait ses hôtes, des logements pour les hôtes, le logement du chevalier qui tenait le château en l’absence du comte…. On peut voir à côté des toilettes publiques un vestige de son grand pavillon (mur en petit appareil).


             Le Prieuré Saint-Mélaine est fondée au début du XIème siècle dans l’enceinte du château. Des fouilles archéologiques ont permis de situer l’emplacement de la chapelle dans le fort du Coudray. Un gros mur Est-Ouest datant du XIème siècle, avec une porte et un dallage de pierre fut mis au jour. L’abside était peut-être fondée sur des tours de l’enceinte antique. Elle disparue lors du creusement des douves du Coudray par Jean-sans-Terre.
             Le Prieuré Saint-Mélaine fut peut-être fondé par Eudes II, né en 983 – comte d’Anjou de 1004 à 1037, (petit-fils de Thibault le Tricheur).
            
          

Château de Chinon vers 1100 – XIIème siècle
Sous Foulque IV dit le Réchin

Le grand Pavillon au pied du Donjon


On peut admirer les magnifiques fenêtres romanes dont le bâtiment dont le bâtiment devait être dotés.



Façade Sud-est


On peut apercevoir la chemise protégeant le donjon tour maîtresse construite par Foulque IV le Réchin et le le grand pavillon auxelles se trouvent accolées les tours antiques.



Façade Nord - Tours antiques en petits appareils

Façade Ouest - Prieuré Saint Mélaine

Geffroy Martel choisit pour sa succession l’un de ses neveux Geffroy le Barbu pour recevoir l’Anjou. Il était déjà comte du Gâtinais. Son frère Foulques le Réchin la Saintonge (fief de son frère). En 1060 Geoffroy le Barbu, s’impose comme comte d’Anjou. Il fut étroit d’esprit et multiplia les maladresses. Au final son frère finit par se dresser contre lui et fomente une prière révolte. En 1068 Foulque le Réchin prend le pouvoir et il fera emprisonné son frère à Chinon. Foulque IV le Réchin va régner 40 ans. Il aura à lutter contre ses vassaux qui ne cessent de se rebeller. Il devra céder le Gâtinais hériter de son père au roi de France et accepte de rendre hommage au comte de Blois pour la Touraine. Habilement il ramènera le Maine dans la maison d’Anjou par le mariage de son fils le futur Foulque V avec Aremburge la dernière fille du comte du Maine.

En 1109 coincé entre le comté de Blois, le Poitou, la Bretagne, l’Anjou atteint sa taille définitive.




Les Comtes Ingelgeriens


Foulques 1er (ou Fulco) d’Anjou dit le Roux : Comte d’Anjou, le premier de 930 à sa mort en 942, ayant d'abord été vicomte d'Angers (avant 898-930) et de Tours (898-909), et comte de Nantes (909-919). Il est de la famille des Ingelgeriens et fils du vicomte Ingelger et peut-être d'Aelendis. Il épouse Roscille, fille de Garnier (Warnerius), seigneur de Loches, et de Tescende. Son épouse reçoit la ville de Loches en dot. Ils ont eu :


·         Ingelger, mort avant 929 et probablement tué en 927 lors d'un engagement contre les vikings.

·         Gui (Widdo), chanoine de Saint-Martin-de-Tours, puis évêque de Soissons de 937 à 973

·         Foulques II le Bon, comte d'Anjou.
·         Roscille d'Anjou, mariée à Alain II Barbetorte, duc de Bretagne. ils auront une fille : Gerberge de Nantes.
C’était un homme de guerre, hardi, entreprenant et brave, ne craignant ni la fatigue, ni la faim. S’opposa courageusement aux attaques des Normands et des Bretons. Il passa la plus grande partie de sa vie à combattre les vikings. Son fils Foulques II lui succède à sa mort.
Foulques II dit le Bon : comte d'Anjou au Xe siècle, comte de Nantes et régent de Bretagne entre 958 et 960. Il était de la famille des Ingelgeriens et fils de Foulques Ier « le Roux » et de Roscille de Loches. Il est mort le 11 novembre 960.
L’histoire le cite pour la première fois dans une charte de son père de 929, avec sa mère et son frère Guy. Il est encore signataire d'une charte de son père en août 941, et il est probable qu'il lui succéda peu de temps après. Allié aux Robertiens, il s’oppose au nouveau comte de Blois Thibaut Ier « le Tricheur », mais la mort d'Alain II dit Barbe-Torte, duc de Bretagne en 952, redistribue les alliances.
Foulques le Bon est cité dans la Chronique des Comtes d'Anjou3, texte écrit entre 1100 et 1140 par un moine angevin, à la demande de Foulques IV dit « le Réchin ».
Il épouse en première noce une certaine Gerberge, (décédée avant 952). De son mariage, naquirent :

·         Geoffroy Ier « Grisegonelle » (mort en 987), comte d'Anjou;
·         Guy d'Anjou (mort en  994) évêque du Puy-en-Velay;
·         Adélaïde d'Anjou (940-50 mort en 1026), dite « Blanche

Geffroy Ier (Gaufridus ou Gauzfredus) dit Grisegonelle (manteau gris) : né vers 938/940, fut tué le 21 juillet 987 au siège de Marçon, près de Château-du-Loir. Comte d'Anjou de 958 à 987. Il était de la famille des Ingelgeriens et fils de Foulque II « le Bon », comte d'Anjou, et de Gerberge (de Gâtinais ?).
Comte carolingien, il soutient les rois Lothaire et Louis V, tout en reconnaissant tenir l'Anjou des Robertiens. Il continue la politique de ses prédécesseurs, qui consiste à défendre sa frontière ouest par le contrôle du comté de Nantes et à progresser vers le Poitou.
Vers 965, il épouse en premières noces Adèle de Vermandois (morte en 974), fille de Robert Ier de Vermandois, comte de Meaux et de Troyes, et d'Adélaïde Werra. Leur union donnera naissance à :

·         Foulque III Nerra (mort en 1040), comte d'Anjou ;
·         Geoffroy, vivant en 974 ;
·         Ermengarde mariée à Conan le Tort (mort en 992), comte de Rennes, puis duc de Bretagne ;
·         Gerberge, mariée à Guillaume IV Taillefer, comte d'Angoulême.

Il participe avec le roi Lothaire et le comte de Blois Thibaut Ier « le Tricheur » à une campagne contre le duc Richard Ier de Normandie, mais ne peut empêcher la prise de Nantes par les Normands. Il doit alors organiser une nouvelle ligne de défense face au comté de Nantes.
La mort de Thibaut met de la distance entre les maisons de Blois et d'Anjou. Le nouveau comte Eudes Ier agit de manière inamicale. En 978 débute une guerre entre l'Anjou et le Blésois qui va se prolonger pendant soixante-dix ans.
En plus de l'Anjou, Geoffroy possède des domaines et des alliances dans plusieurs régions où il exerce son influence, sous le contrôle de son suzerain, Hugues Capet. Ces régions sont le Gâtinais, le Vexin, le Vermandois, le Perche et l'Auvergne. Il s'étend également vers le sud en prenant les villes de Loudun et de Mirebeau, après avoir vaincu à la bataille des Roches en 970 Guillaume Fier-à-Bras, duc d'Aquitaine et comte de Poitiers. Il s'allie avec les vicomtes de Thouars et marie sa fille à un comte d'Angoulême.
En 987, alors qu'Hugues Capet vient d'être sacré roi de France, Geoffroy et Bouchard, comte de Vendôme assiègent le château de Marçon, tenu par Eudes Ruffin, un vassal du comte Eudes Ier de Blois. C'est au cours de ce siège que Geoffroy est tué.
Son fils Foulques Nerra lui succède.

Foulques III dit Nerra : le Noir, en raison de son teint sombre, né vers 965/970, mort à Metz le 21 juin 1040, fut comte d'Anjou de 987 à 1040. Il était de la famille des Ingelgeriens et fils de Geoffroy Ier Grisegonelle, comte d'Anjou, et d'Adélaïde de Vermandois. Il est un personnage d'un naturel violent et d'une énergie peu commune, « un des batailleurs les plus agités du Moyen Âge », selon la formule de l'historien Achille Luchaire.
Il épouse en seconde noces vers 1001 Hildegarde de Haute-Lorraine de Sundgau, qui lui donnera deux enfants :

·         Geoffroy II Martel (1006 mort en 1060), comte d'Anjou et de Vendôme.
·         Ermengarde Blanche, mariée à Geoffroy II Ferréol, comte du Gâtinais, puis à Robert Ier le            Vieux, duc de Bourgogne.

Il s’oppose à son beau-frère Conan Ier, comte breton de Rennes, qu’il bat et tue le 27 juin 992 à Conquereuil. Cette victoire lui permet d’occuper le comté du Maine et la Touraine. Il est en lutte également avec le duc Richard II de Normandie.
Il agrandit son domaine au détriment du Poitou, en conquérant les Mauges, et y fait construire en 1005 le château de Montrevault.
Son principal ennemi à l’est est le comte Eudes II de Blois, mais une alliance avec les rois capétiens lui permet de le tenir en échec. Il est vainqueur de celui-ci à la bataille de Pontlevoy le 6 juillet 1016. Il confie ensuite la garde de ses vastes domaines à son « bouillant » chef de guerre Lisois d'Amboise, qu'il nomme sénéchal d'Anjou.
Pendant toutes ses années de règne, il guerroie sans cesse contre les Bretons, contre la Maison de Blois, protégeant son comté, allant de Vendôme à Angers en passant par Château-Gontier, Loches, Montbazon, Langeais ou Montrichard. On lui doit plus d'une centaine de châteaux, donjons et abbayes, dont le château médiéval de Montrésor. En 1007, Foulques Nerra fonde l'abbaye de Beaulieu-lès-Loches. On lui doit également le plus ancien donjon en pierre de France (voir la page discussion), forteresse bâtie vers 990 et dont les ruines se trouvent toujours à Langeais, ainsi que l'étang Saint-Nicolas à Angers, qu'il fit creuser vers l'an 1000. Il meurt à Metz alors qu'il rentre de son dernier voyage en Palestine. Son corps est enterré dans l'abbaye de Beaulieu-lès-Loches. Son fils Geoffroy martel lui succède.

Geoffroy (Gaufridus ou Goffredus) II dit Martel : né le 14 octobre 1006, mort le 14 novembre 1060. Il fut comte de Vendôme de 1032 à 1056, comte d'Anjou de 1040 à 1060 et comte de Tours de 1044 à 1060. Il était de la famille des Ingelgeriens et fils de Foulque III Nerra, comte d'Anjou, et d'Hildegarde.
Malgré plusieurs mariages, il n’eut pas d’enfant. C’est son neveu Geffroy III dit le Barbu qui lui succéda. La rivalité grandit entre son Père, Foulque Nerra, et lui, qui souhaitait prendre la tutelle du comté d'Anjou. Une guerre les opposa de 1036 à 1039, au terme duquel Geoffroy fut vaincu. Cependant, Foulques mourut l'année suivante.
Allié au roi Henri Ier, il combat la maison de Blois et vainc et capture le comte Thibaut III à la bataille de Nouy en 1044. Celui-ci ne recouvrera sa liberté qu'en échange de la Touraine, où Geoffroy évincera les partisans du comte de Blois. Mais le roi commença alors à s'inquiéter de la puissance du comte d'Anjou et chercha à contrecarrer les ambitions de ce dernier.

Il abandonne ses titres en 1060, se fait moine à Saint-Nicolas d'Angers et meurt le 14 novembre.


Geoffroy III d'Anjou, dit le Barbu : né en 1040 ou 10411, mort en 1096 ou 1097 Il est comte du Gâtinais de 1056 à 1068, d'Anjou et de Tours de 1060 à 1068. Il était de la famille des Ingelgeriens par sa mère et fils aîné de Geoffroy II Ferréol, comte de Gâtinais et d'Ermengarde d'Anjou sœur de Geoffroy Martel. Il succède à son père vers 1045, partageant ensuite avec son frère cadet Foulque IV, en 1060, les biens de Geoffroy II d'Anjou dit Geoffroy Martel.

Pendant ce temps, son frère Foulques, chassé par Guy-Geoffroy-Guillaume VIII, duc d'Aquitaine qui lui avait pris la Saintonge en 1062, ne peut se contenter de sa seigneurie de Vihiers et prend la tête de l'opposition baronniale. Il s'empare de Saumur le 25 février 1067.

Lorsque Foulque Réchin gagne à sa cause quelques-uns des plus puissants vassaux de Geoffroy le Barbu, son frère, excommunié, est abandonné par le clergé. Après une courte réconciliation, les deux frères se brouillent à nouveau, et l'armée de Geoffroy III est battue par les hommes de Foulque IV sur le champ de bataille de Brissac-Quincé au mois d'avril 1068. Geoffroy III est emprisonné4 pendant plus de vingt ans, au cours desquels il devint fou, et ni le roi de France, ni le comte de Blois ne réussissent à convaincre Foulque IV de le libérer.

Il avait avant 1060 épousé Julienne, fille d'Hamelin, seigneur de Langeais, mais n'avait pas eu d'enfants. Son frère Foulques IV lui succède.



Foulques IV d'Anjou, dit « le Réchin » ou « le Querelleur » : né en 1043 à Château-Landon - mort le 14 avril 1109 à Angers. Il fut comte d'Anjou et de Tours de 1068 à 1109. Il était de la famille des Ingelgeriens et fils cadet de Geoffroy II Ferréol, comte du Gâtinais et d'Ermengarde d'Anjou.


Pour résister au duc de Normandie Guillaume le Conquérant, il conclut plusieurs alliances, mariant sa demi-sœur Hildegarde à Gui-Geoffroy-Guillaume VIII d'Aquitaine et sa fille Ermengarde d'Anjou au duc de Bretagne Alain Fergent. Il soutient aussi les barons du Maine en révolte contre le duc de Normandie. Il a avec l'archevêque de Tours une querelle qui faillit le faire excommunier; mais ses libéralités lui assurent l'indulgence des commissaires nommés par le pape pour examiner sa conduite. Bertrade de Montfort, sa femme, lui est enlevée par Philippe Ier de France, roi de France. Il doit aussi combattre la révolte de son fils Geoffroy IV Martel, qui, plus tard, en commis du comté, est tué au siège de Candé en 1106. Après une domination politique reconnue de quarante-et-une années, il meurt à Angers en 1109.

Il a pour sœur Hildegarde Hérou, première dame de Montargis.

Foulques IV s’est marié plusieurs fois et a eu plusieurs enfants :


·         Ermengarde d'Anjou (morte en 1146), mariée à Guillaume IX, duc d'Aquitaine et comte de Poitiers, puis à Alain IV Fergent, duc de Bretagne ;

·         Geoffroy IV Martel, (mort en 1106) qui fut co-comte d'Anjou ;

·         Foulques V « le Jeune » (v. 1090 - 1144), comte d'Anjou, puis roi de Jérusalem.


Foulques a écrit une Histoire des comtes d'Anjou, dont il ne reste qu'un fragment, inséré dans le Spicilegium de Luc d'Achery et traduit par l'abbé Michel de Marolles dans ses Histoires des anciens comtes d'Anjou.

Le Gesta Consulum Andegavorum est un texte qui est écrit en latin de 1100 à 1140 par un moine angevin, à la demande de Foulques IV d'Anjou dit « le Réchin ». Il détaille la première dynastie des Comtes d'Anjou depuis la succession de Charlemagne.


Monnaie de Foulques IV











Geoffroy IV d'Anjou, dit Martel : mort le 19 mai 1106. Il fut un comte d'Anjou associé à son père de 1098 à 1106. Il était fils de Foulque IV le Réchin, comte d'Anjou et de Tours, et d'Ermengarde de Bourbon.

On estime la date de sa naissance entre 1070 et 1075. Vers 1098, soutenu par les barons angevins, il se révolta contre son père, dont il désapprouvait la politique, et l'obligea à partager le gouvernement du comté. Il eut aussi à combattre des vassaux indociles et fut assassiné durant siège de Candé, en 1106, peut-être à l'instigation de son père.


Foulques V d'Anjou, dit « le Jeune » : né en 1092, mort le 10 ou le 13 novembre 1143 à Acre, Il fut comte d'Anjou et de Tours de 1109 à 1129, comte du Maine de 1110 à 1129, puis roi de Jérusalem de 1131 à 1143. Il était de la famille des Ingelgeriens et fils cadet de Foulques IV le Réchin, comte d'Anjou et de Tours, et de Bertrade de Montfort.


Bertrade de Montfort, sa mère est la cinquième épouse de son père Foulques le Réchin et avait été épousée à la suite d'un marchandage entre Robert II Courteheuse, duc de Normandie et Guillaume, comte d'Évreux. Bertrade abandonne son mari et rejoint Philippe Ier, roi de France en emmenant son fils avec lui.


Foulques le jeune vit à la cour du roi à Paris, mais en 1106, son demi-frère Geoffroy Martel, héritier du comte d'Anjou, se révolte contre son père et est assassiné au siège de Candé. Foulques le Jeune, devenu héritier, quitte alors Paris pour rejoindre son père et est associé au gouvernement du comté. Il n'a que quinze ans, et son père Foulques le Réchin meurt trois ans plus tard, en 1109.

Il se démarque de ses ancêtres par sa douceur, son affabilité et sa loyauté, il n’en reste pas moins un seigneur attaché à maintenir la puissance de ses États et passe sa vie à mater et réduire ses vassaux les plus turbulents.


Il épouse en premières noces en 1110, Erembourg (décédé en 1126), comtesse du Maine, fille d'Hélie de Beaugency, comte du Maine, et de Mathilde de Château-du-Loir qui lui donne :


·         Geoffroy V le Bel ou Plantagenêt (Mort en 1151), comte d'Anjou, de Tours, du Maine et duc de Normandie ;

·         Hélie II (mort en 1151), comte du Maine ;

·         Mathilde née sous le nom d'Alice (morte en 1154), mariée à Guillaume Adelin (mort en 1120), fils et héritier du roi Henri Ier d'Angleterre; elle fut abbesse de Fontevraud (1149-1154) ;

·         Sibylle (mort en 1165), mariée en 1123 à Guillaume Cliton. Le mariage fut annulé en 1124, et elle se remaria en 1134 avec Thierry d'Alsace, comte de Flandre.


Veuf, Foulques V se remaria en 1129 avec Mélisende de Jérusalem (mort en 1161), fille de Baudouin II, roi de Jérusalem, et de Morfia de Malatya. Ils eurent :

Mariage de Foulques V d'Anjou et de Mélisende de Jérusalem

·         Baudouin III (1131 - 1162), roi de Jérusalem

·         Amaury Ier (1136  - 1174), roi de Jérusalem

Armes de Foulques V


Armes des Rois de Jérusalem










Il meurt à Acre le 10 novembre 1143 d'une chute de cheval, laissant deux fils mineurs, les futurs Baudouin III et Amaury Ier.