Faire revivre nos châteaux
samedi 11 mars 2017
dimanche 21 août 2016
dimanche 3 avril 2016
Les Capétiens - Philippe Auguste
Les Capétiens
1.
Philippe II (dit Philippe Auguste)
1.1)
Sa jeunesse
Faisons un retour en arrière pour mieux connaître ce
roi, et mieux comprendre ce qui l’amené à dans sa guerre contre le Plantagenêt.
Né un samedi 21 août 1165 au château de Gonesse situé
à côté de Paris, il permit à Louis VII,
un héritier capable de lui succéder. Cette naissance mettait à un problème dynastique
de plus de 40 ans. Le moine Rigord, premier biographe de Philippe Auguste avait
surnommé le jeune prince « Dieudonné », tant il fut attendu. Le jeune
prince fut éduqué comme un futur chevalier, et ainsi préparé à guider ses
futurs hommes au combat. Il apprit à lire et à écrire le français,
(apprentissage qui à la fin du XIIème siècle était réservé un petit nombre). Il
ignorait le latin, langue qui était utilisé pour rédiger les actes officiels du
royaume. Il développa très tôt un caractère autoritaire et impétueux, qu’il
conserva tout au long de son règne. En voici deux faits que l’histoire nous a
transmis :
Lors de la
rencontre entre son père Louis VII et Henri
II, roi d’Angleterre, duc de Normandie et vassal du roi de France, alors
âgée de 4 ans, il conseilla Henri II « d’aimer son père, la France, et
lui-même, s’il voulait obtenir la grâce de Dieu et la faveur des hommes »
- Thomas Becket archevêque de Canterbury.
En 1174, Philippe
accompagnant son père lors de la visite au château de Gisors à Henri II, de ses
9 ans il déclara à propos du château « qu’il
voulut que ce château fût encore plus fort, fait d’argent, d’or et de diamant…
plus les matériaux seront précieux, plus je serais heureux de le posséder quand
il sera tombé entre mes mains. »
Ce n’est que 20 ans plus qu’il tomberait entre ses
mains. Il fut surnommé le « valet (petit vassal) mal peigné » par
l’entourage du roi Louis VII. De son futur royaume, jusqu’à son accession au
trône de France, il ne connut que l’Ile-de-France et les marches de Normandie.
Il était entouré par de puissants vassaux : la maison de Blois-Champagne,
la maison de Flandre et le plus puissant et le plus étendu l’Empire Plantagenêt.
1.2)
Son apprentissage (1179-1185)
C’est à la Toussaint 1179, que Philippe Auguste fut
sacré roi des francs en la cathédrale de Reims. Le Roi Louis VII étant déjà
malade ne put assister à son couronnement, ainsi que sa mère la reine Adèle de
Champagne, au chevet du roi. C’est donc l’archevêque de Reims Guillaume aux
Blanches-Mains, son oncle, le frère d’Adèle de Champagne, qui dirigea la
cérémonie.
Bruno Galland dans son livre « Le bâtisseur du
royaume » - Ed Belin nous relate son sacre ainsi. Je cite : « la maison de Champagne brillait par son
absence – la reine Adèle auprès de son mari, le comte Henri le Libéral se
trouvant en Terre Sainte, mais ses frères Thibaut de Blois, le sénéchal, et
Etienne de Sancerre ne s’étaient pas déplacés. Les Plantagenêts étaient
présents en la personne d’Henri le jeune, fils aîné d’Henri II, accompagné par
ses frères Richard, comte du Poitou, et
Geoffroy,
comte de Bretagne. – Henri le jeune apporta de somptueux présents, puis tint la
couronne de Philippe pendant la procession et découpa les viandes pendant le
banquet. Philippe d’Alsace, comte de Flandre joua un rôle encore plus
important. Il porta solennellement l’épée pendant la procession et servit de
porte-mets pendant le banquet. »
En se plaçant sous la protection du comte de Flandre,
Philippe Auguste marqua sa volonté d’écarter la maison de Champagne de son
entourage. Selon Giraud de Barri, sous l’influence de Philippe d’Alsace, il
enleva à son père la possibilité de sceller les actes officiels. En effet le
roi Louis VII en raison de la paralysie et affaibli intellectuellement ne
pouvait plus exercer son autorité royale. Philippe voulait le protéger pour qu’il
ne puisse être manipulé par la reine Adèle de Champagne et ses frères. Nouvelle
provocation par son mariage avec Isabelle de Hainaut, fille du comte Baudouin V
de Hainaut le 28 avril 1180. Elle est la nièce du comte de Flandre. Ce mariage
procurait à Philippe une dot magnifique, un territoire qui serait plus la
province d’Artois. La tension grandissait entre Adèle et la maison de Champagne
d’un côté et de Philippe Auguste et Philippe d’Alsace de l’autre. Adèle de
Champagne et son frère défièrent le jeune roi et son mentor en se réfugiant en
Normandie, sur les terres d’Henri II, en sollicitant une médiation. Ainsi elle
montrait à son fils qu’elle pouvait trouver appui auprès de protecteur plus
puissant. La médiation eût lieu au château de Gisors le 28 juin 1179. Le roi de
France et le roi d’Angleterre renouvelèrent ainsi les termes de l’accord,
signés 3 ans auparavant à Nonancourt par Louis VII. Le roi Philippe accepta de
se réconcilier avec la maison maternelle. Adèle obtint de récupérer son douaire
à la mort imminente de son mari et elle reçut en attendant une pension
journalière. Henri de son côté régler un différend mineur avec le comte de
Flandre.
La supposé réconciliation entre Philippe et sa parenté
avait éveillé la méfiance et le ressentiment du comte d’Alsace. Une véritable
coalition vu le jour contre le jeune roi de France entre le comte de Flandre,
le comte de Hainaut et la maison de Champagne à la suite d’un double mariage
entre la maison de Champagne et celle de Hainaut. Ainsi le comte de Flandre
allait réunir tous les seigneurs possessionnés au nord, à l’est et au sud du
domaine royal. Cela allait irrémédiablement déboucher sur une série d’escarmouches
entre la coalition et le roi des Francs.
Philippe
Auguste en sorti vainqueur., puisque le 11 avril 1182, les seigneurs révoltés se
soumirent à lui. C’est finalement en juillet 1185, que Philippe d’Alsace dut
renoncer définitivement le Vermandois d’une part au roi de France et d’autre
part à sa belle-sœur. L’Artois quant à elle, après la disparition du comte de
Flandre passerait sous l’autorité royale.
En ses six premières années de règne deux des trois
grandes féodales étaient passées dans son giron. Le jeune roi allait maintenant
diriger sa conquête vers les terres de son plus puissant vassal : le Plantagenêt.
1.3)
Son offensive contre le Plantagenêt
Philippe allait désormais profiter de la crise de « l’empire »
Plantagenêt pour essayer d’agrandir le domaine royal (voir Les comtes d’Anjou – 2. Les Plantagenêt – 2.2 Ses
dernières années). Avec la mort d’Henri II, Philippe se retrouvait dans un roi
d’Angleterre jeune violant et déloyal comme lui, bourré d’ambition et non
devant un vieux roi malade.
C’était maintenant l’urgence pour le départ pour la
Terre Sainte. Il laissait son royaume, un héritier Louis âgée de trois ans,
mais pas en bonne santé. La croisade fut pour Philippe une épreuve, ayant
attrapé tous les deux la suette au siège de d’Acre. Elle laisserait à Philippe un
état d’anxiété. Il trouva ce prétexte pour rentrer au plus vite en France pour
reprendre sa conquête. Ainsi il profiterait de l’absence de Richard pour mettre
la zizanie dans ces territoires et séduire Jean qui avait usurpé le trône d’Angleterre
en l’absence de Richard. D’ailleurs Richard fut retenu prisonnier un long
moment lors de son retour par un vassal de l’empereur le duc Léopold d’Autriche.
Philippe fit tout pour faire retenir le plus longtemps possible Richard prisonnier.
Il fit venir Jean à Paris pour qu’il lui rendre hommage pour la Normandie et l’Anjou.
Dès le printemps suivant il envahi la Normandie. Il s’empara de plusieurs forteresses
du Vexin dont Gisors.
Mauvaise nouvelle pour Philippe, à l’annonce de la
libération de Richard à la fin de l’année 1193, il se rapprocha de Jean sans
Terre. Jean accepta un traité secret : de céder la partie orientale de la
Normandie, Verneuil et Evreux. Richard libérer grâce à sa mère Aliénor,
débarqua en Normandie le 12 mai 1194. Les deux rois se retrouvaient face à
face. Après plusieurs combats, Richard sollicita la paix. Rigord nous relate
ainsi :
« Après
avoir déposé les armes, Richard et les siens se rendirent chez le roi des
Francs, il rendit hommage pour le duché de Normandie et pour les comtés de
Poitou et d’Anjou. »
Le
nouveau roi d’Angleterre reconnaissait le roi de France comme son suzerain. Le
traité de paix signé à Gaillon entre Vernon et les Andelys, en janvier 1196
était un compromis puisque Philippe conservait ses conquêtes sur la frontière
orientale de la Normandie, Vernon et Gisors et sa suzeraineté en Auvergne. Il
renonçait au Berry. En juin 1196 Philippe se préparait à reprendre le combat.
En 1197, Richard fortifia la frontière de son duché de Normandie par la
construction d’une formidable forteresse « Château Gaillard » en deux
ans seulement. Il constitué un verrou en amont de Rouen. Constitué d’une
enceinte de six tours, un donjon circulaire, d’une défense avancée polygonale
qui renforcer la défense. Richard fit construire un avant-poste une autre
forteresse « Boutavant » - ce qui signifie : pousse en avant – je m’entends en avant pour
recouvrer ma terre.
dimanche 19 juillet 2015
Les Comtes d'Anjou - Les Plantagenêts
Les Plantagenêts
C’est Geoffroy
Plantagenêt qui fonda la dynastie. Ce surnom on le doit à son goût pour la
chasse dans les landes de genêt (Les
Plantagenêts : Origine et destin d’un empire (XIe-XIVe) – Jean Javier – Ed
Fayard) ou qu’il en avait planté, ou qu’il portait une branche de genêt sur
son chapeau. Cela lui permet de se différencier des autres Geoffroy de sa
lignée. Pour ses contemporains il est connu sous le nom de Geoffroy le Bel.
L’empire Plantagenêt puisque on peut le dénommer comme cela s’est constitué
petit à petit à partir de plusieurs principautés.
Cet
empire est l’aboutissement des efforts outranciers de Foulque Nerra (Foulque III),
des audaces calculées de Guillaume le Conquérant, de la sagesse de Guillaume X
d’Aquitaine ou du savoir-faire d’Edouard le Confesseur. L’empire va occuper un
espace politique sur deux royaume la France et l’Angleterre et voir sur un
troisième celui d’Ecosse. Le Plantagenêt en France est vassal du Roi de France et
après le mariage d’Aliénor d’Aquitaine en seconde noce avec Henri II
Plantagenêt, le principal. C’est en 1129 que Geoffroy le Bel (Plantagenêt) fils de Foulque V (Roi de Jérusalem deux plus
tard), devient comte d’Anjou à 16 ans.
A peine est-il comte que Geffroy Plantagenêt doit
affronter une coalition menée par le seigneur de Sablé. Il prend un à un les
châteaux de ses vassaux rebelles. Puis il consolide ensuite ses positions en
construisant de nouveaux châteaux comme jadis Foulque Nerra.
C’est
avec Henri II Plantagenêt, (fils de
Geoffroy V d’Anjou dit le Bel, dit Plantagenêt), (voir à repères
biographiques la généalogie des Plantagenêts) couronné roi d’Angleterre en 1154, que Chinon devient place
royale. Il fait édifiait une douzaine de tours sur l’enceinte existante :
au Nord le plus exposé, alternant des tours semi-circulaire et à « talus angevin ». Les deux
étant à base pleine. Au Sud le moins
exposé, il dote l’enceinte de petites tours contreforts, qui permettent le
raidissement de la muraille et l’installation de plateformes-sommitales. Il se
fait construire un complexe palatial sur à l’est (en face de la forteresse de
ses ancêtres) le Castel Rousset ou de nos jours Fort Saint-Geroges du nom de la
chapelle qu’y fonde. Il fait également reconstruire la chapelle Saint-Mélaine.
A l’endroit le plus protégé dans l’actuel château du Milieu (Logis Royaux) et
dans un souci d’ostentation, Henri II fait édifier trois grosses tours, dont la
massive « tour du Trésor ».
On pénétrait dans le palais sous une tour-porte situé
sous l’actuel bâtiment d’accueil. De cette tour-porte s’ouvrait un chemin en
pente qui débouchait dans l’une des cours. Le Palais se composé d’une grande
aile parallèle à la Vienne situé le long du rempart. Ce long bâtiment au sud
abritait la Grande salle, ornée de vitraux. Trois ailes perpendiculaires à ce
bâtiment partaient en direction de l’intérieur du fort, séparée des cours
intérieures. La chapelle Saint-Georges à l’extrême Est était dédiée au patron
des chevaliers. Son décor était très riche et luxueux, très colorés. La nef
était pourvue de nombreuses colonnes, couvertes de motifs géométriques jaune,
rouge et noir. S’ajouter à cela les nervures bleus des voûtes, soulignés de
rouges et de jaunes. Une véritable profusion de couleurs. Elle possédait de
nombreuses statues de rois et de reines. Les murs étaient couverts de
bas-reliefs représentants des personnages de scènes mythiques.
1 Tour à talus angevins : tour à
base rectangulaire en pans, et des pans coupés triangulaires rachètent le
passage au plan circulaire.
Le Castel
Rousset (Fort Saint-Georges)
Vers 1170 –
XIIème siècle -Sous Henri II Plantagenêt
Façade Est - entrée du palais par la Tour-porte |
Façade Est -
On aperçoit l’escalier qui
monte vers le premier bâtiment débouchant sur la première cour.
|
Façade Sud-est Grande
Aile parallèle à la Vienne, ornée de grands vitraux romans
|
Façade Sud
Vue sur les trois grandes
tours
Dont la Tour du Trésor à
droite
A l’extrême droite
tour à contrefort
|
Flanc Nord |
À
la fin des années 1170, Henri II s'efforça de stabiliser le gouvernement en
s'appuyant notamment sur sa famille, mais les tensions concernant sa succession
ne furent jamais résolues. En 1173, une vaste coalition de seigneurs soutenue
par Aliénor d’Aquitaine son épouse, et ses fils contre Henri II voit le jour. Les
nobles de tous les territoires angevins, ainsi que la Bretagne, et dans le
Maine se rebellèrent. Seule en Anjou : « les
bonnes familles restèrent loyales au roi » - Aliénor d’Aquitaine- Ralph
Turner – Ed Fayard. Dans le Poitou un chroniqueur dit :
- Richard le Poitevin, RHGH, 12, p.416 ;
cité par Flori, Aliénor, p. 157-158. Dans la province du Limousin les seigneurs
locaux se tinrent éloignés du conflit. Toute l’aristocratie d’Aquitaine ne se
joignit pas à la rébellion. La révolte avorte rapidement, car Henri II général
doué et confiant ne se laissa pas intimider et après quelques mois de bataille,
sa victoire sur ses fils et leur allié capétien Louis VII ne faisaient aucun
doute. La plupart de ses troupes
anglaises, normandes et angevines lui restèrent fidèles. Les structures
administratives de son royaume demeurèrent solides et lui fournirent l’argent
nécessaire. Ainsi il pouvait engager de vastes armées de mercenaires qui se
déplaçaient rapidement. En 1173 quittant brièvement la Forteresse royale de
Chinon, il descendit avec sa garde personnelle, ses mercenaires dans le Poitou.
Quand il fut près de Poitiers, Aliénor se réfugia chez son oncle Raoul de Faye.
Il s’était rendu à la cour de France pour s’assurer qu’elle puisse y trouver
refuge. Sur la route de Paris vers la fin novembre elle fut rattrapée et fait
prisonnière sur la route de Chartres. Aliénor est emprisonnée au château de novembre
1173 à juillet 1174, tandis que ses fils se réfugient à la cour du roi de France
Louis VII. Au début de l'année 1174, les
adversaires d'Henri II semblent avoir essayé de le pousser à rentrer en
Angleterre, afin de profiter de son absence pour envahir la Normandie. Avec
l'appui des barons rebelles du Nord de l'Angleterre, Guillaume d'Écosse attaqua
ainsi le sud de l'île et des troupes écossaises progressèrent rapidement dans
les Midlands. Le roi anglais ignora cette manœuvre et se concentra sur ses
opposants en France ; dans le même temps, l'offensive de Guillaume fut entravée
par son incapacité à prendre les forteresses stratégiques restées loyales à
Henri II dont le fils illégitime, Geoffroy, mena une défense efficace. Peu
après la fin des combats, Henri II organisa des négociations à Montlouis et
présenta des conditions relativement clémentes correspondant à un retour au
statu quo. Henri le Jeune et son père promirent de ne pas se venger sur les
partisans de l'autre ; il accepta le transfert des châteaux à Jean mais en
échange de deux forteresses normandes et de 15 000 livres angevines. De leur
côté, Richard et Geoffroy obtinrent la moitié des revenus tirés respectivement
de l'Aquitaine et de la Bretagne. Aliénor fut quant à elle placée en résidence
surveillée jusque dans les années 1180. Les barons rebelles furent brièvement
emprisonnés et durent parfois payer une amende mais ils récupérèrent leurs
titres et leurs propriétés.
« Exulte,
Aquitaine ! Réjouis-toi, Poitou, de ce que le sceptre du ri du Nord
s’éloigne de toi ! »
2.1)
Ses dernières années
En 1182, Henri II avait 50 ans, âge respectable pour l’époque.
De santé fragile, souffrant d’une fistule, il avait du mal à se déplacer.
Parlons de ses fils, ils avaient mûri depuis leur révolte et leur ambition
grandissait. Henri le Jeune été âgé de 27 ans, Richard 25 ans, et Geoffroy 24
ans. Henri le jeune gardait de l’amertume envers son père, car même il était
associé à son père sur le trône, il ne disposait d’aucun pouvoir. Richard lui
avait reçu l’Aquitaine et Geffroy la Bretagne. Henri le Jeune est partit
séjourner à la cour de France. Son père lui promit une confortable pension,
pour contenter ses ambitions. Faisant mine d’accepter, celui-ci utilisa les
fonds de son père pour attaquer le duc d’Aquitaine Richard. Henri lui désirait pérenniser
son Empire (bonne administration, justice solide, et ressources fiscales régulières…).
A la noël 1182, Henri II décida qu’en Henri le Jeune jusqu’ici son héritier,
recevrait l’hommage de ses frères. Geffroy accepta, mais pas Richard. Se repliant
en Aquitaine, il se prépara la guerre. Henri II envoya ses fils Geoffroy et
Henri le Jeune obtenir la soumission du duc d’Aquitaine, car il craignit que
Richard soit tué pendant les combats. La mort d’Henri le Jeune, emportait par
une maladie, en Quercy au château de Martel le 11 juin 1183, brisa les projets
d’Henri II. Maintenant ce serait Richard qui deviendrait l’héritier, et
laisserait son duché d’Aquitaine à son plus jeune frère Jean (dit sans terre).
Henri le Jeune était le mari de Marguerite de France, fille du roi Louis VII,
qui lui avait apporter le Vexin normand et Gisors en dot de mariage. Philippe
Auguste exigea la restitution de la dot.
Philippe Auguste se servit des rivalités qui existait
entre Henri II et ses fils pour engager les hostilités. Geoffroy se trouvait à
la cour de France en février 1186, où on pense qu’il fomentait un complot avec
Philippe contre son père et son frère Richard. Il se préparait à envahir la
Normandie et à récupérer l’Anjou. Cela avorta par sa mort lors d’un tournoi à
Paris. Après le deuil de Geffroy, Philippe était bien décider à continuer les hostilités.
Naquit un fils posthume à Geffroy, Arthur, nouvel hériter du duché de Bretagne,
et seul petit fils d’Henri II.
Peu à peu Richard et Philippe se rapprochèrent. Ils allèrent
partir ensemble quelques temps plus pour la troisième croisade. En 1188, son
empire divisé, il tint à Anger, une cour solennelle à Noël, il se rendit compte
qu’une grande partie de ses barons l’avaient abandonné. La Bretagne entra en
révolte ouverte. Philippe et Richard s’emparèrent de ses châteaux en juin 1189.
Henri II se réfugia dans sa ville natale au Mans, puis à Chinon. Ses
adversaires s’emparèrent de tout le pays, jusqu’à Tours. Il fut pris de fièvre,
incapable d’aller plus loin. Le 4 juillet 1189, il dut aller affronter ses vainqueurs.
Affaibli il accepta toutes les conditions : l’hommage au roi de France,
une forte contribution, la cession d’une partie du territoire du Berry, la
restitution d’Alix de France, et l’abandon de la suzeraineté du comté d’Auvergne.
Il demanda juste la liste de ceux qui l’avait trahi.
En
apprenant que son plus jeune fils Jean était le premier nom sur la liste, il
développa une forte fièvre qui le fit délirer et entra en agonie. Il se fit
transporter dans la chapelle du château de Chinon, il ne recouvra ses esprits
que le temps de se confesser et il mourut le 6 juillet 1189 à l'âge de 56 ans.
Il avait souhaité être inhumé dans l'abbaye de Grandmont dans le Limousin mais
le temps chaud rendit impossible le transport de sa dépouille qui fut enterrée
dans l'abbaye de Fontevraud non loin de Chinon. Son fils ainé Henri le jeune
étant mort de la dysenterie en 1183, et
Geoffroy mort à Paris dans un tournoi, c’est donc Richard qui monte sur le
trône de ce vaste empire. Après l’enterrement de son père, le nouveau roi prend
le contrôle de tout le royaume et de ses richesses. Aliénor désormais âgée de
65 ans, recouvre la liberté. C’est à elle que Richard 1er dit Cœur
de Lion confia le royaume en son absence, surtout lorsqu’il fut parti en
croisade avec Philippe II dit Auguste
le roi de France.
A
Chinon Richard 1er, fit
peu de travaux, il améliora les fortifications de son père et éleva la Tour du
Moulin. (1189-1199). Il investira surtout dans deux gros chantiers :
Château-Gaillard et la Tour de Londres.
Au printemps 1190, c’est le grand conseil à Nonancourt
en Normandie. Il convoque, sa mère, son frère Jean, son frère illégitime
Geoffroy Plantagenêt et plusieurs évêques. Le but de ce conseil était
d’organiser son royaume, pendant qu’il serait en Terre Sainte. Lors de ce
conseil Richard tenait à assurer la subsistance à son frère. Jean reçu 6 comté
anglais, le comté de Mortain en Normandie et confirma son titre de seigneur
d’Irlande. Par cet acte, il montrait qu’il souhaitait que Jean lui succède en
cas de décès en terre sainte. Jean prêta serment en l’absence du roi de ne pas
pénétrer en Angleterre. C’est le 24 juin 1190 au château de Chinon, qu’à
Aliénor fit ses adieux à Richard le roi avant qu’il parte retrouver le roi de
France à Vézelay pour la 3ème croisade. La reine Aliénor prépara le
mariage de son fils avec Bérangère de Navarre. Elle prit la route de l’Espagne
pour accompagner Bérangère jusqu’en Sicile. L’union eu lieu finalement le 12
mai 1191 sur l’Ile de Chypre.
L’Angleterre rencontra des difficultés pendant
l’absence de Richard, notamment après le retour de du roi de France à l’été
1191. Contrarié de ne pas avoir été nommé régent, Jean envisagé de trahir son
frère. Lors de l’incarcération de Richard en Allemagne à son retour de croisade,
Jean se précipita à la cour de France pour prêter hommage à Philippe II.
Richard fut libérer en échange une forte rançon, il retourna en France avec sa
mère au printemps 1194.
Aliénor
fit tout pour réconcilier les deux frères. Richard fut mortellement blessé
durant le siège de Chalus 6 à la fin du mois de mars 1199. Il décéda 10 jour
après. Sa mort précipitée provoqua l’accession au trône du prince Jean 1er le 25 mai 1199, puisque
Richard ne laissa pas d’héritier.
II/ Jean Sans Terre
ean 1er dit sans Terre régna encore moins longtemps sur le continent que son
frère Richard. Il joua un rôle considérable à Chinon, il en fait une véritable
forteresse. Il est présent chaque année jusqu’en 1202. Il renforce les deux
extrémités du site. A l’Est, le Castel Rousset, le Palais d’Henri II n’étant
pas conçu pour pouvoir résister à un siège. Il devient une citadelle qui
protège le château principal (château du Milieu) lorsqu’on vient de par la
route de Tours. Cet avant-garde est directement inspiré du Château-Gaillard. Il
construit plusieurs tours. Un rempart massif protègent les côtés Est et
Sud-Est. L’ancienne entrée à l’Est est supprimée, et remplacée par un
dispositif complexe de tours portes. L’une débouchant vers l’accès à la ville (l’accès
charretier) et l’autre sur la route à flanc de coteau vers Saint-Martin.
Ce
long édifice mesurait 43,70 m de long, il n’avait pas de murs de refends, ni
d’étage. En comparaison le bâtiment du fort St-Georges (Castel Rousset),
mesurait quant à lui 44,50 m et disposait d’un étage.
Sur
la droite le cœur du vieux château, le grand pavillon adossé à la gauche à une
section du rempart antiques et trois tours. Sur sa droite le quadrilatère de
Thibault 1er rehausser au XIème siècle, chemise protégeant un massif
donjon, héritier de la « turris » de Thibault 1er.
Ses Fortifications :
Flanc Est vers Saint-Martin – fin XIIème siècle
Devant le dispositif de Tour porte protégeant l’entrée du Castel Rousset
|
Devant la Tour porte
Entrée du Castel Rousset
|
Flanc Est - Dans
le Fort St-Georges, devant l'entrée du château du Milieu |
Tour Porte
de l’actuel
|
Jean a doté Chinon de
nombreuses et massives Tour porte.
Panorama Sud, remparts dominant Chinon et la Vienne
|
Façade Sud-Ouest - Tour Porte menant vers le Fort du Coudray
|
Façade Nord - Vue des douves du Fort du Coudray
|
Biographie des Plantagenêt
Henri II : (5 mars 1133 - 6 juillet 1189). Il fut comte
d'Anjou et du Maine, duc de Normandie et d'Aquitaine et roi d'Angleterre.
Fils
de Geoffroy V d'Anjou et de Mathilde l'Emperesse, fille du roi Henri
d'Angleterre, il participa aux efforts de sa mère pour reprendre le trône
d'Angleterre occupé par Étienne de Blois et fut fait duc de Normandie à l'âge
de 17 ans. Il hérita de l'Anjou en 1151 et épousa peu après Aliénor d'Aquitaine
dont le mariage avec le roi Louis VII de France avait récemment été annulé par
le second concile de Beaugency. Étienne signa un traité de paix après
l'expédition d'Henri en Angleterre en 1153 et ce dernier monta sur le trône un
an plus tard.
Henri
II se révéla un souverain énergique et parfois brutal qui chercha à récupérer
les terres et les privilèges de son grand-père, Henri. Au début de son règne,
il restaura l'administration royale dévastée par la guerre civile et rétablit
l'autorité de la Couronne sur le pays de Galles et ses possessions
continentales. Sa volonté d'accroître le contrôle royal de l'Église lui valut
l'opposition de son ami Thomas Becket, l'archevêque de Cantorbéry, et la
dispute qui dura une grande partie des années 1160 se solda par l'assassinat de
l'ecclésiastique en 1170. Sur le continent, Henri II entra en conflit avec
Louis VII et les deux souverains s'affrontèrent dans ce qui a été qualifié de «
guerre froide » pendant plusieurs décennies. Henri II agrandit ses possessions
continentales souvent aux dépens du roi de France et en 1172, il contrôlait
l'Angleterre, une grande partie du pays de Galles, la moitié orientale de
l'Irlande et la moitié occidentale de la France ; ces territoires ont été
qualifiés d'« Empire Plantagenêt » par les historiens.
Henri
II et Aliénor eurent huit enfants et cela provoqua de fortes tensions sur la
succession et le partage de l'Empire, des frictions encouragées par Louis VII
et son fils Philippe II. En 1173, le fils aîné d'Henri II, Henri le Jeune
organisa un soulèvement pour protester contre sa mise à l'écart du gouvernement
et il fut rejoint par sa mère et ses frères Richard et Geoffroy ainsi que par
les comtes de Flandre et de Boulogne. Cette grande Révolte fut écrasée mais la
réconciliation ne dura pas longtemps et Henri le Jeune mourut après une
nouvelle révolte en 1183. L'invasion de l'Irlande permit à Henri II d'offrir
des terres à son fils cadet Jean mais le roi avait du mal à satisfaire les
désirs de pouvoir de tous ses fils. Philippe II parvint à convaincre Richard
qu'il risquait d'être évincé de la succession au profit de Jean et il se
révolta en 1189. Henri II fut vaincu et il mourut peu après au château de
Chinon d'une hémorragie digestive provoquée par un ulcère.
Sa
descendance qu’il eut avec Aliénor d’Aquitaine :
·
Guillaume 17 août
1153 Avril 1156 ;
·
Henri le Jeune 28
février 1155 11 juin 1183 Épouse Marguerite de France en 1172 ; aucun enfant ;
·
Richard Ier 8
septembre 1157 6 avril 1199 Épouse Bérangère de Navarre en 1191 ; aucun enfant ;
·
Mathilde août
1156 28 juin 1189 Épouse Henri XII de Bavière en 1168 ; cinq enfants
·
Geoffroy 23
septembre 1158 19 août 1186 Épouse Constance de Bretagne en 1181 ; trois
enfants ;
·
Aliénor 13
octobre 1162 31 octobre 1214 Épouse Alphonse VIII de Castille ; douze enfants ;
·
Jeanne Octobre
1165 4 septembre 1199 Épouse Guillaume II de Sicile en 1177 ; un enfant - Épouse
Raymond VI de Toulouse en 1196 ; deux enfants ;
·
Jean 24 décembre
1166 19 octobre 1216 Épouse Isabelle de Gloucester en 1189 ; aucun enfant -
Épouse Isabelle d'Angoulême en 1200 ; cinq enfants dont le roi Henri III.
Arme des Rois d'Angleterre
Henri II et Aliénor d'Aquitaine, lettrine du
Lancelot-Graal,
vers 1275, Bibliothèque nationale de France.
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Richard Ier d'Angleterre dit Cœur de
Lion (8 septembre 1157 au palais de
Beaumont, Oxford – 6 avril 1199, château de Châlus Chabrol) fut roi
d'Angleterre, duc de Normandie, duc d'Aquitaine, comte de Poitiers, comte du
Maine et comte d'Anjou de 1189 à sa mort en 1199. Il fut aussi mécène de
troubadours et auteur de poèmes.
Fils
d’Henri II d'Angleterre et d’Aliénor d'Aquitaine, Richard est élevé dans le
duché d'Aquitaine à la cour de sa mère, ce qui lui vaut dans sa jeunesse le
surnom de Poitevin. Il devient comte de Poitiers à l'âge de onze ans et duc
d’Aquitaine lors de son couronnement à Limoges. Après la mort subite de son
frère aîné le roi Henri le Jeune en 1183, il devient héritier de la couronne
d’Angleterre, mais aussi de l’Anjou, de la Normandie et du Maine.
Pendant
son règne, qui dure dix ans, il ne séjourne que quelques mois dans le royaume
d’Angleterre et n'apprend jamais l'anglais. Il utilise toutes ses ressources
pour partir à la troisième croisade, puis pour défendre ses territoires
français contre le roi de France, Philippe Auguste, auquel il s’était pourtant
auparavant allié contre son propre père. Ces territoires, pour lesquels il a
prêté allégeance au roi Philippe, constituent la plus grande partie de son
héritage Plantagenêt.
Richard 1er "Cœur de Lion" |
Jean 1er’ dit Sans Terre (Oxford 1167 au château de Newark – Nottinghamshire
1216), fut roi d’Angleterre, seigneur d’Irlande et duc d’Aquitaine (de
1199-1216) à la mort de son frère Richard 1er d’Angleterre. Fils
cadet d’Henri II et d’Aliénor d’Aquitaine. En 17 ans, il va réussir à ruiner l’œuvre
de ses prédécesseurs. Après son couronnement, Jean se rendit en France et
adopta une stratégie défensive le long des frontières normandes, mais les deux
camps négocièrent avant la reprise des combats. La position de Jean était alors
plus forte car les comtes Baudouin VI de Flandre et Renaud de Boulogne avaient
renouvelé leurs alliances anti-françaises. Le puissant baron angevin Guillaume
des Roches fut persuadé de changer d'alliance en faveur de Jean et la situation
semblait basculer en défaveur d'Arthur et de Philippe II. Personne ne
souhaitait cependant poursuivre les combats et les deux souverains se
rencontrèrent en janvier 1200 pour négocier une trêve. Du point de vue de Jean,
cela représentait une opportunité pour stabiliser ses possessions continentales
et créer une paix durable avec la France. Par le traité du Goulet de mai 1200,
Philippe II reconnaissait Jean comme l'héritier légitime de Richard Ier pour
ses possessions françaises et ce dernier abandonnait sa stratégie d'endiguement
de la France via des alliances avec la Flandre et Boulogne et acceptait le roi
français comme son suzerain pour ses territoires continentaux. La politique de
Jean lui valut le surnom de « Jean l'Épée molle » de la part de certains
chroniqueurs en contraste avec celle plus agressive de Richard Ier.
La
situation de Jean commença à se détériorer rapidement. Philippe II contrôlait
de plus en plus de territoires dans l'est de la Normandie tandis que les défenses
anglaises en Anjou avaient été affaiblies par la cession par Richard Ier de
forteresses stratégiques. Le soutien des nobles locaux fut encore réduit par le
déploiement de troupes de mercenaires qui se livrèrent à de nombreux pillages
dans la région. Jean retraversa la Manche en décembre après avoir ordonné
l'établissement d'une nouvelle ligne défensive à l'ouest de Château Gaillard.
En mars 1204, la forteresse tomba donc la Normandie et la mère de Jean mourut
le mois suivant. Cela ne fut pas seulement une tragédie personnelle pour Jean
car cela menaçait de ruiner le fragile réseau d'alliances établies dans le sud
de la France. Philippe II contourna la nouvelle ligne défensive par le sud et
envahit le cœur du duché de Normandie avant de se tourner vers l'Anjou et le
Poitou où il ne rencontra qu'une faible résistance. En août, Jean ne contrôlait
plus en France que le duché d'Aquitaine.
Jusqu'à
la fin de son règne, Jean essaya de récupérer la Normandie mais il dut affronter
de nombreuses difficultés. L'Angleterre devait être protégée contre une
possible invasion française, les voies maritimes vers l'Aquitaine devaient être
sécurisées à la suite de la perte des routes terrestres et le contrôle de la
Gascogne devait être assuré malgré la mort d'Aliénor en 1204. Jean prévoyait
d'utiliser le Poitou comme base d'opérations pour soutenir une offensive le
long de la Loire et menacer Paris, ce qui immobiliserait les forces françaises
et permettrait à une seconde force de débarquer en Normandie. Jean espérait par
ailleurs obtenir l'entrée en guerre à ses côtés des voisins orientaux de la
France comme la Flandre, ravivant ainsi la stratégie d'encerclement de Richard
Ier. Tout cela allait cependant nécessiter beaucoup de soldats et d'argent.
Fut
humilié par la Papauté, qui lui imposa la liberté des élections épiscopales et
la suzeraineté pontificale (1213), Jean ne peut venir à bout de la révolte de
ses grands barons et il se trouve contraint d'accepter la Grande Chartre
(1215), qui limiter ses droits. Il décède de la dysenterie (qu’il avait attrapée
en septembre à Lynn) dans la nuit du 18 au 19 octobre 1216 au moment où éclate
une seconde révolte féodale appuyé par la France. Son fils Henri III (âgé de
seulement 9 ans) lui succéda le trône d’Angleterre Sa dépouille fut emmenée par
une compagnie de mercenaires vers le sud et elle fut inhumée dans la cathédrale
de Worcester face à l'autel de Wulfstan. Son corps fut exhumé en 1232 pour être
placé dans un nouveau sarcophage où il repose toujours.
Enluminure
de Matthieu Paris représentant
le
roi Jean dans son Historia Anglorum,
vers
1250
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Tombe de Jean dans la cathédrale |
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